au Monastère Saint-Antoine-le-Grand, en la fête de Tous les Saints de France, le dimanche 13 juin 2010
Nous célébrons aujourd’hui, toujours dans le rayonnement de la fête de la Pentecôte, tous les saints de France. C’est une fête qui nous remplit de joie, et en même temps a comme un arrière-goût, dirai-je, d’amertume, lorsqu’on voit quelle est la situation actuelle de la France.
Pendant un millénaire, la France a été en pleine communion, en pleine union avec tout le reste du monde chrétien. Et à cette époque, la France a été un réservoir extraordinaire de sainteté, en particulier pendant les trois siècles de l’époque mérovingienne, époque où la France gravitait encore autour de Constantinople, comme tous ces autres états européens qui faisaient partie de ce qu’on a appelé « le Commonwealth byzantin ».
Oui, pendant cette époque, la France a été un réservoir extraordinaire de saints, si l’on peut ainsi s’exprimer. C’est au point que l’on a qualifié le régime politique de l’époque mérovingienne d’« hagiocratie », c’est-à-dire de gouvernement des saints. Certes, tous les rois mérovingiens n’ont pas été exemplaires dans leur vie personnelle, dans leur vie privée, mais nombre d’entre eux s’entouraient de saints, qu’ils prenaient comme ministres et conseillers.
C’est une époque où les saints étaient partout présents en France, si l’on peut dire. Et le peuple en était tellement conscient qu’un peu plus tard, au cours de l’époque carolingienne, les gens, paraît-il, se posaient cette question : « Pourquoi n’y a-t-il plus de saints ? Pourquoi, alors qu’il y avait tellement de saints dans les siècles précédents, y en a-t-il si peu maintenant ? » Il y en avait tout de même, il y en eut encore pendant des siècles, sans aucun doute. Διαβάστε τη συνέχεια του άρθρου »